Buster.AI : Lutte contre la désinformation, la start-up française lève deux millions d'euros
Avec une technologie basée sur de l'apprentissage profond, la jeune société française propose une solution innovante pour détecter les fausses informations. À partir de cette année 2022, nous consommerons tous plus d'informations fausses que de vraies, prévient le cabinet de référence Gartner. Depuis plusieurs années, la désinformation diffusée et partagée en masse, constitue un véritable fléau aussi bien pour les citoyens, les médias, les organisations publiques que de nombreuses entreprises. Sans compter leur coût financier colossal.
Depuis 2019, la start-up française Buster.Ai a développé une solution technologique basée sur de l'intelligence artificielle, plus précisément sur du deep learning (apprentissage profond) pour permettre à tous les professionnels du fact-checking, aux entreprises françaises et aux milieux financiers de vérifier informations, affirmations, et documents.
Réponse technologique
À partir d'une affirmation formulée en langage naturel, sa technologie est capable d'aller la comparer avec un ensemble de sources classées (agences de presse, médias, encyclopédies, ressources scientifiques, données statistiques, données gouvernementales, réseaux sociaux, etc..) pour voir celles qui la soutiennent ou la réfutent. Ses algorithmes aboutissent ensuite à un score de fiabilité global. L'outil permet aussi de faire des corrélations entre des événements (une information et la baisse d'une action financière par exemple) ou de voir l'évolution dans le temps de la reprise d'une information, etc... «Nous apprenons à la machine à comprendre le sens de ce qu'elle lit, ce qui n'est pas encore le cas des outils existants de fact checking. C'est un outil de rupture, une technologie qui n'existait pas avant» explique Julien Mardas, CEO de Buster.Ai.
Testés depuis 2019 par des médias comme l'AFP ou le groupe TF1, les outils sont enrichis au fur et à mesure des retours par de nouvelles fonctionnalités, que Buster. Ai veut désormais mettre au service des professionnels de la finance et aux entreprises, qui ont besoin d'enrichir et d'améliorer leur travail de corrélation d'informations.
Présidentielle en ligne de mire
Pour accélérer son développement commercial et élargir l'accès à sa technologie , la start-up vient de lever deux millions d'euros, auprès des fonds d'investissement OneRagtime, Takara Capital et plusieurs business angels.
Avec la présidentielle de 2022 en ligne de mire, les cofondateurs de Buster.ai, Julien Mardas et Aurélien Cluzeau, espèrent aussi aider les médias à être plus efficaces et rapides dans l'avalanche d'informations et de données à traiter en temps quasi réel. Et de mieux travailler en collaboration les uns avec les autres. «Les médias ne sont pas équipés aujourd'hui efficacement d'outils technologiques pour collaborer efficacement sur du fact-checking. Or les candidats l'ont bien compris qui peuvent parler de quatre sujets différents dans la même phrase» explique Julien Mardas, le CEO de Buster.Ai.
Buster.ai veut accélérer la recherche et le développement, mais aussi la commercialisation de son offre auprès des entreprises du SBF 250 et des acteurs des marchés financiers (traders, gérants de fonds, hedge funds), qui pour d'autres raisons, ont aussi besoin de lutter contre la désinformation ou d'approfondir leur travail sur de l'information. Cette levée de fonds lui permettra de recruter de nouveaux talents, pour étoffer son équipe qui compte aujourd'hui une dizaine de personnes. «Nous voulons industrialiser le traitement de la donner, pouvoir l'annoter plus vite et de façon entre plus précise, proposer davantage de fonctionnalités de rapports, etc...» explique Julien Mardas.
«En seulement deux ans, Buster.Ai a développé une technologie innovante et concrète qui apporte une solution pragmatique à l'écosystème fragmenté que constituent les solutions de fact-checking» souligne Stéphanie Hospital, CEO et fondatrice de OneRagtime, qui accompagne Buster.Ai
Source : Le Figaro